Qu’est-ce que « NATURE & PROGRÈS » ?


Vous avez déjà aperçu un de ces logos sur un de vos produits ou vous avez entendu parler de Nature & Progrès mais vous ne savez pas bien à quoi cela correspond ? Bio ? Pas bio ? Plus que bio ?
Je vais tenter de vous éclairer et vous devriez être incollables sur le sujet après avoir lu cet article…
Une association
Tout d’abord, il faut savoir que Nature & Progrès est une association de producteurs, de transformateurs et de consommateurs, pionnière de l’agriculture biologique. Elle fut crée en 1964 afin de défendre une agriculture paysanne, à taille humaine, respectueuse des écosystèmes vivants, de la santé des hommes et de la Terre, des échanges équitables Nord/Sud… Bien plus qu’un simple label, c’est un véritable projet de société !
Au sein de Nature & Progrès, l’agriculture biologique est conçue comme un système global, « un projet de société agricole et alimentaire alternatif et participatif, respectueux du vivant » qui inclut des valeurs d’équité, de proximité, d’autonomie et de partage.
Nature & Progrès, un label ?
À la différence des autres labels bio, Nature & Progrès refuse de faire appel à un organisme certificateur extérieur jugé insuffisant et dont les cahiers des charges ne sont pas toujours satisfaisants. Il en résulte que la mention n’est pas reconnue par l’état français ni par l’Europe, c’est pourquoi les produits ne peuvent pas mentionner « agriculture biologique ». Néanmoins, le système participatif de garantie (SPG) utilisé pour attribuer cette mention est quant à lui reconnu par l’IFOAM (Fédération Internationale des Mouvements de l’Agriculture Biologique). Les magasins spécialisés en alimentation biologique reconnaissent également la mention Nature & Progrès et vendent les produits sous cette mention.
Chaque adhérent (professionnel ou non) se reconnait et approuve la charte éthique de Nature & Progrès. Les cahiers des charges, au nombre de 16 pour le moment, sont rédigés par secteur (production végétale, boulangerie, brasserie, apiculture, cosmétique, etc.) sont bien plus rigoureux et exigeants que ceux du label bio européen et du label bio français AB et prennent en compte la vie globale du produit et de l’entreprise.
Il y a une trentaine de groupes locaux en France (détail dans le chapitre « N&P : comment ça marche concrètement »), autonomes ou non. Et nous sommes tous regroupés sous l’instance de la Fédération nationale.
Il y a donc 3 niveaux de « contrôle » chez Nature & Progrès :
- En premier lieu, les deux enquêteurs (adhérents pro et adhérents consommateurs, différents à chaque enquête) qui se déplacent chaque année pour réaliser une enquête chez l’adhérent pro demandeur de mention
- Puis, la COMAC ( Commission Mixte d’Agrément et de Contrôle) locale où est présentée le dossier d’enquête et qui émet un avis
- Et enfin, la COMAC fédérale qui valide ou non l’attribution de la mention (pour une année) après avoir analysé le rapport d’enquête de la COMAC locale
Chaque membre de l’association est responsable de la qualité des produits N&P et du respect des cahiers des charges, c’est pourquoi, contrairement à ce que tentent d’insinuer certains, il n’y a pas de « copinage » chez Nature & Progrès car aucun adhérent ne souhaite que ce haut niveau d’exigence des cahiers des charges ne soit entaché ou revu à la baisse comme cela a pu être le cas avec le label bio européen.
La fédération Nature & Progrès
Voici les missions de la fédération Nature & Progrès :
- Elle gère la mention Nature et Progrès au travers d’une instance fédérale (la COMAC Fédérale)
- Elle coordonne les actions nationales
- Elle assure une veille technique et répond aux demandes d’évolution des cahiers des charges, à travers du Comité Technique Interne (CTI)
- Elle rédige et assure la diffusion de la revue Nature & Progrès
- Elle est en lien avec un réseau de partenaires, personnalités et associations, elle poursuit sa lutte contre l’intensification agricole, les OGM les biotechnologies et nanotechnologies ainsi que les effets destructeurs du libéralisme mondial.
La mention Nature & Progrès et le label AB
Voici un tableau comparatif qui explique la démarche globale de Nature & Progrès en comparant les exigences de la mention et et celles du label officiel AB :
N&P et son cahier des charges « Cosmétiques »
Apparu dès 1998, il est le premier à avoir fixé un référentiel biologique sur le marché français des cosmétiques naturels.
Les produits cosmétiques Nature & Progrès sont composés de matières premières et substances obtenues en ayant recours a des procédés physiques ou chimiques simples qui ne modifient pas la structure de la chaîne carbonée, sont formulés sans utilisation de molécules de synthèse d’origine pétrochimique, et répondent à toutes les étapes de la fabrication à des normes et à des critères précis de respect de l’environnement.
Les matières premières d’origine agricole utilisées doivent obligatoirement être sous mention Nature & Progrès ou certifiées agriculture biologique à partir du moment où elles sont disponibles sur le marché.
L’huile de palme, ainsi que ses dérivés sont interdits. Les colorants, parfums, antioxydants, émollients, huiles et graisses,silicones, paraffine et autres ingrédients d’origine pétrochimique sont interdits. Évidemment, les OGM sont également interdits. Les émulsifiants et tensioactifs de synthèse (issus de la pétrochimie) sont également interdits.
Pour découvrir l’intégralité du cahier des charges « cosmétiques », rendez-vous sur : https://www.natureetprogres.org/les-cahiers-des-charges-2/
Vous voulez en savoir encore davantage sur Nature & Progrès ?
Pour plus d’infos, n’hésitez pas à vous rendre sur https://www.natureetprogres.org/ où vous pourrez découvrir la charte, télécharger les différents cahiers des charges et pourquoi pas, devenir adhérent consommateur pour devenir acteur dans l’association et participer aux enquêtes !? Les adhérents consommateurs sont de formidables ressources qui sont souvent trop peu nombreux dans nos COMAC…
- N&P : Comment ça marche concrètement ?
Les groupes locaux
Chaque groupe local est composé d’adhérents professionnels (producteurs, transformateurs, artisans, restaurateurs), titulaires de la mention, et d’adhérents consommateurs-citoyens.
Ensemble, ils contribuent à la gestion de la mention :
- Ils réalisent des enquêtes annuelles chez les adhérents professionnels
- Ils se réunissent en COMAC (Commissions Mixtes d’Agrément et de Contrôle) pour discuter de l’attribution de la mention.
C’est notre système participatif de garantie (SPG), une garantie alternative à la certification par tiers (réalisée en externe par des organismes certificateurs) qui redonne aux consommateurs et aux producteurs d’un territoire la responsabilité et le choix de leur alimentation.
L’enquête
Chaque année, l’adhérent pro remplit un support d’enquête afin de préparer la venue des enquêteurs, dans lequel il notifie tout changement depuis l’année passée : nouveau produit, arrêt d’un produit, changement de conditionnement, etc.
Il fournit également les fiches de composition et de transformation de ses produits. C’est là qu’apparaissent les compositions, les procédés de transformation, le matériel utilisé, le conditionnement et la production annuelle de chaque produit.
Aucune « mixité » n’est admise, c’est-à-dire qu’on ne peut pas avoir une partie des produits de la ferme ou de l’entreprise sous mention N&P et pas l’autre. Quand on a la mention N&P, c’est pour tous les produits fabriqués dans l’entreprise. S’il y a mixité, on doit régulariser la situation dans les 2 années à venir. Par exemple, ça peut arriver dans le cas où une matière première qu’on utilisait n’était pas labellisée bio jusque là car le label bio n’existait pas pour ce produit, mais il est à présent disponible chez un autre fournisseur : on doit donc se fournir chez lui.
Les ingrédients doivent tous être N&P ou bio ou « les Simples ».
Le jour de l’enquête, l’adhérent pro doit mettre à disposition des enquêteurs tous les documents nécessaires à l’enquête : factures d’achat de matières premières, cahier de transformation, fiche de fabrication produit, cahier des charges N&P, état des stocks, etc.
Les enquêteurs s’appuient sur un support d’enquête dédié (production ou transformation) et le complètent tout au long de l’enquête.
Par exemple, ils effectuent systématiquement une « balance », c’est à dire qu’ils choisissent un produit de la ferme ou de l’entreprise enquêtée, et comparent le poids du stock restant avec le volume de matière première achetée (factures à l’appui) et le volume de vente de ce produit.
Ex : Si je fabrique un savon à l’huile d’olive, ils vont regarder combien d’huile d’olive j’ai acheté depuis la dernière enquête de l’an passé, combien de lots de savons à l’huile d’olive j’ai fabriqué et vendu, et combien d’huile d’olive il me reste en stock le jour de la nouvelle enquête.
La balance permet de s’assurer qu’une matière première non certifiée N&P ou bio n’aient été introduite.
La boussole NESO
Chaque enquêteur remplit par exemple la boussole NESO dans laquelle sont pris en compte 4 grands axes de la charte Nature & Progrès :
– Le Volet « Naturel » dans lequel on va décrire notre lien au sol, la gestion de l’eau, le respect de la biodiversité, le bien-être animal etc.
– Le volet « Énergie » dans lequel on observe les sources d’énergies utilisées, le matériel, la limitation du transport, le conditionnement, la gestion des déchets, les matériaux (éco-construction), etc.
– Le volet « Social » qui indique si on est engagés socialement sur notre territoire et de quelle manière (associatif, économie sociale et solidaire, implication dans N&P…), si l’on agit également dans la transmission de notre savoir, mais également si on est satisfait dans l’équilibre de notre activité…
– Le volet « Origine » qui reprend la traçabilité des produits ainsi que leur acheminement (circuits courts), la recherche d’autonomie, les filières éthiques, la saisonnalité, etc.
Pour chaque volet, il y a une partie « description » que l’ont remplit chaque année, à chaque enquête : les enquêteurs y notent tout ce qu’ils ont observé pour chaque volet. Et il y a une partie « projets, améliorations possibles » où l’on y écrit ce qu’on aimerait mettre en place pour s’améliorer encore un peu plus chaque année.
Ainsi, chez Nature & Progrès, on cherche toujours à s’améliorer un peu plus chaque année, à la recherche d’une cohérence parfaite dans le global de notre activité, allant de l’éthique et de la qualité d’un ingrédient, en passant par le produit choisi pour le ménage, ou encore l’utilisation d’énergies renouvelables, etc.
libellBulle et Nature & Progrès ? Un choix éthique
Pour conclure cet article, vous comprenez maintenant pourquoi je me suis tournée vers Nature & Progrès plutôt que vers un autre label bio.
Pour moi, Nature & Progrès va bien au-delà du bio, et ce, tout spécifiquement en cosmétique, domaine dans lequel les labels bio sont bien trop laxistes à mon goût !
Avec Nature & Progrès, on a un vrai gage de qualité et de valeurs éthiques : des cosmétiques simples et naturels, sans ingrédients dits « issus de la chimie lourde ».